Quel beau spectacle

Auteur: Paul Eluard
Année: 1929

Quel beau spectacle mais quel beau spectacle
À proscrire. Sa visibilité parfaite
Me rendrait aveugle.

Des chrysalides de mes yeux
Naîtra mon sosie ténébreux
Parlant à contre-jour soupçonnant devinant
Il comble le réel
Et je soumets le monde dans un miroir noir
Et j’imagine ma puissance
Il fallait n’avoir rien commencé rien fini
J’efface mon image je souffle ses halos
Toutes les illusions de la mémoire
Tous les rapports ardents du silence et des rêves
Tous les chemins vivants tous les hasards sensibles
Je suis au cœur du temps et je cerne l’espace.

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