L’idiot a l’âme de l’oiseau,
Des fleurs tranquilles, du ruisseau.
Ses bras ont des gestes de branches ;
Il montre au soleil ses dents blanches
Comme l’eau miroite aux lueurs
Qui tombent des bouleaux pleureurs.
Quand il trouve un rossignol mort,
Il le prend, le berce et l’endort ;
Et quand un rossignol murmure
Dans le frêne ainsi qu’une eau pure,
Il enlève son vieux chapeau
Comme un dévot
Et il rêve qu’un long ruisseau
Souple où se mouillent des clochettes
Coule sur les branches muettes.
Son corps devient une âme immense
Qui sans paroles flotte et danse
Dans un vallon plein de ruisseaux,
De campanules et d’oiseaux.