Les hommes errants

Auteur: Paul Eluard
Année: 1929

Les hommes errants plus forts que les nains habituels
Ne se rencontrent pas. L’on raconte
Qu’ils se dévoreraient. La force de la force
Carcasses de connaissances carcasses d’ânes
Toujours rôdant dans les cerveaux et dans les chairs
Vous êtes bien téméraires dans vos suppositions.

Savante dégradation des blancs
Au ventre à table tout le matériel nécessaire
L’espoir sur tous les yeux met ses verres taillés
Le cœur on s’aperçoit que malgré tout l’on vit
Tandis qu’aux plages nues un seul homme inusable
Confond toute couleur avec la ligne droite
Mêle toute pensée à l’immobilité
Insensible de sa présence éternelle
Et fait le tour du monde et fait le tour du temps
La tête prisonnière dans son corps lié.

Retour en haut

Signaler une erreur