L’emplastre de Nonchaloir
Que sus mon cueur pieçà mis,
M’a gueri, pour dire voir,
Si nettement que je suis
En bon point, ne je ne puis
Plus avoir, jour de ma vie,
L’amoureuse maladie.
Si font mes yeulx leur povoir
D’espier par le pays,
S’ilz pourroyent plus veoir
Plaisant Beauté, qui jadis
Fut l’un de mes ennemis.
Et mist en ma compaignie
L’amoureuse maladie.
Mes yeux tense main et soir,
Mais ilz sont si treshastis.
Et trop plains de leur vouloir !
Au fort, je les metz au pis,
Facent selon leur advis ;
Plus ne crains, dont Dieu mercie,
L’amoureuse maladie.

ENVOI

Quant je voy en doleur pris
Les amoureux, je m’en ris ;
Car je tiens, pour grant folie,
L’amoureuse maladie.