La mort et la beauté sont deux choses profondes
Qui contiennent tant d’ombre et d’azur qu’on dirait
Deux soeurs également terribles et fécondes
Ayant la même énigme et le même secret;
Ô femmes, voix, regards, cheveux noirs, tresses blondes,
Brillez, je meurs! ayez l’éclat, l’amour, l’attrait,
Ô perles que la mer mêle à ses grandes ondes,
O lumineux oiseaux de la sombre forêt!
Judith, nos deux destins sont plus près l’un de l’autre
Qu’on ne croirait, à voir mon visage et le vôtre;
Tout le divin abîme apparaît dans vos Yeux,
Et moi, je sens le gouffre étoilé dans mon âme;
Nous sommes tous les deux voisins du ciel, madame,
Puisque vous êtes belle et puisque je suis vieux.