Te regardant assise auprès de ta cousine,
Belle comme une Aurore, et toy comme un Soleil,
Je pensay voir deux fleurs d’un mesme teint pareil.
Croissantes en beauté l’une à l’autre voisine.
La chaste saincte belle et unique Angevine
Viste comme un esclair sur moy jetta son œil :
Toy comme paresseuse et pleine de sommeil,
D’un seul petit regard tu ne m’estimas digne.
Tu t’entretenois seule au visage abaissé,
Pensive toute à toy, n’aimant rien que toymesme,
Desdaignant un chacun d’un sourcil ramassé,
Comme une qui ne veut qu’on la cherche ou qu’on l’aime.
J’eu peur de ton silence, et m’en-allay tout blesme.
Craignant que mon salut n’eust ton œil offensé.