SUR UN FEUILLET DES MÊMES TABLETTES, QUI REGARDAIENT UN MIROIR MIS AU DEDANS DE LA COUVERTURE
Quand je me plaindrais nuit et jour
De la cruauté de mes peines,
Et quand du pur sang de mes veines
Je vous écrirais mon amour,
Si vous ne voyez à l’instant
Le bel objet qui l’a fait naître,
Vous ne le pourrez reconnaître,
Ni croire que je souffre tant.
En vos yeux, mieux qu’en mes écrits,
Vous verrez l’ardeur de mon âme,
Et les rayons de cette flamme
Dont pour vous je me trouve épris.
Vos beautés vous le feront voir
Bien mieux que je ne le puis dire ;
Et vous ne le sauriez bien lire
Que dans la glace d’un miroir.