À Louis Aragon.

Nous sommes les pensées arborescentes qui fleurissent sur les chemins des jardins cérébraux.
Sœur Anne, ma Sainte Anne, ne vois-tu rien venir… vers Sainte Anne ?
— Je vois les pensées odorer les mots.
— Nous sommes les mots arborescents qui fleurissent sur les chemins des jardins cérébraux,
de nous naissent les pensées.
Nous sommes les pensées arborescentes qui fleurissent sur les chemins des jardins cérébraux.
Les mots sont nos esclaves.
— Nous sommes
— Nous sommes
— Nous sommes les lettres arborescentes qui fleurissent sur les chemins des jardins cérébraux.
Nous n’avons pas d’esclaves.
— Sœur Anne, ma sœur Anne, que vois-tu venir vers Sainte Anne ?
Je vois les Pan C
Je vois les crânes KC
Je vois les mains DCD
Je les M
Je vois les pensées BC et les femmes MÉ
et les poumons qui en ont AC de l’RLO
poumons noyés des ponts NMI
Mais la minute précédente est déjà trop AG
— Nous sommes les arborescences qui fleurissent sur les déserts des jardins cérébraux.