IV

Rien ne m’est plus que ta présence
et les courbes souveraines de ta face
et les portiques de ta voix ;
rien ne m’est plus que ton attente.
La halte inutile du temps
avant le frisson qui m’attend
et le charme de mes mains sur tes seins,
rien ne m’est plus que ta présence.

De tes beaux yeux la paix descend comme un grand soir
et des pans de tentes lentes descendent gemmés de pierreries
tissés de rais lointains et de lunes inconnues ;
des jardins enchantés fleurissent à ma poitrine
cependant que mon rêve se clôt entre tes doigts,
à ta voix de péri la lente incantation fleurit,
imprégné d’antérieurs parfums inconnus
mon être grisé s’apaise à ta poitrine
et mes passés s’en vont défaillir à tes doigts ;

Aux terres désertes du bonheur, nous demeurerons immobiles
les regards enfouis dans nos yeux : dans l’île
l’île imprévue, sans rade, sans mer et sans abords.
Au temple de ton geste mes vœux annelés d’or
baignés dans l’infini des yeux las de l’idole
rêveront des blancheurs, des pourpres et des hyperboles
pour dire l’oraison de ton repos dans notre soir.