L ’OISEAU cruel toute la nuit me tint
Au point aigu du délice d’entendre
Sa voix qu’adresse une fureur si tendre
Au ciel brûlant d’astres jusqu’au matin.
Tu perces l’âme et fixes le destin
De tel regard qui ne peut se reprendre ;
Tout ce qui fut tu le changes en cendre,
Ô voix trop haute, extase de l’instinct…
L’aube dans l’ombre ébauche le visage
D’un jour très beau qui déjà ne m’est rien :
Un jour de plus n’est qu’un vain paysage,
Qu’est-ce qu’un jour sans le visage tien ?
Non !… Vers la nuit mon âme retournée
Refuse l’aube et la jeune journée.