Ville, ville, ville de feux
Ville qui sécrètes le bruit
Ô libérée qui nous délivres
Ô captieuse, délavée
Ô innommée si renommée.
Des archanges heurtent aux vitres
Des chevaux crèvent les nuages
Des carrosses versent aux cieux
La nuit la nuit la nuit la nuit.
C’est comme une buée délivrée
Comme l’haleine d’une pierre
Ô cortège purifié.
Aux quatre vents des bruits qui soufflent
Au carrefour des quatre cieux
Se condense la ville de feux
La ville rêvée et nécessaire
Dont les orgues sèment la terre
D’une poussière de tonnerres
Que récupère l’infini.
Avec la poussière des vitres
Avec des atomes de pierres
Ô toile d’araignée des cieux
Se compose la ville créée
La ville ville de pierres molles.
Sur les confins d’une souffrance
Aux marges d’un chagrin muet
S’installe le château secret
Où la cendre du cœur s’épanche.