L’HEURE me vient sourire et se faire sirène :
Tout s’éclaire d’un jour que jamais je ne vis :
Danseras-tu longtemps, Rayon, sur le parvis
De l’âme sombre et souveraine ?

Voici L’HEURE , la soif, la source et la sirène.
Pour toi, le passé brûle, HEURE qui m’assouvis ;
Enfin, splendeur du seul, ô biens que j’ai ravis,
J’aime ce que je suis : ma solitude est reine !
Mes plus secrets démons, librement asservis
Accomplissent dans l’or de l’air même où je vis
Une sagesse pure aux lucides avis :
Ma présence est toute sereine.
Voici l’ HEURE , la soif, la source et la sirène,

Danseras-tu longtemps, rayon, sur le parvis
Du soir, devant l’œil noir de ma nuit souveraine ?