Vous le savez, Francis, aimant l’Ile-de-France, qu’une ville, un pays, décoré d’un beau nom, bien mieux que ses voisins nous fait des confidences, et que ce beau nom-là doit se joindre à ses dons.
La forêt de Crécy que je vais traverser pour me rendre à Mortcerf — son doux nom prononcé me flatte l’ouïe ainsi qu’un vol de fées qui glisse de saule en saule et puis autour d’un chevalier dormant près d’une source aux bleus myosotis.

Tout d’abord un pays doit charmer par son nom. Sans quoi vous ne serez jamais d’intelligence avec lui. Vous, Francis, aimez l’Ile-de-France. A votre joli nom son beau nom se fiance et votre art et vous-même ajoutez à ses dons.

Qu’il bat, mon cœur, aux noms de Nemours, de Senlis, quand je les murmure, oh ! quel noble plaisir ! Senlis, Nemours, tenez… je m’agenouille presque. O Nemours tout douleur, ô Senlis tout sourire, tourterelles et lys, adieu, beaux noms chantants ! Je me donne à présent, j’appartiens à Mortcerf.
Mortcerf, le son du cor et tout l’automne en fresque.

— Mais, ce n’est pas l’automne encor ? — Haut le bâton, j’ai pris le blanc chemin de Mortcerf au beau nom

(1909).