L’été, lorsque les longs dimanches
Tintaient dans les clochers nombreux,
Tu écoutais tes amoureux,
La belle fille aux fortes hanches.
Et le premier chantait :
« Ah, si ton cœur était
La plus frémissante des feuilles
Qu’avec joie et danger l’on cueille
À la cime de la forêt,
Dès le matin, dès l’aube blanche,
D’arbre en arbre, de branche en branche
Je monterais. »
Et le second chantait :
« Ah ! si ton cœur était
Le caillou d’or et de lumière
Qui brille au fond de la rivière,
Dussent m’entortiller les rêts
Que mille herbes y entrecroisent,
Jusques au fond de l’eau sournoise
Je plongerais. »
Un autre encor chantait :
« Ah ! si ton cœur était
Le fruit que sa splendeur exile
Là-bas, en mer, au fond d’une île,
Parmi les vénéneux marais,
Avec ma ferveur vagabonde,
Vers les confins mêmes du monde,
Je partirais. »
Et tes lèvres riaient d’un beau rire charnu,
Mais ne répondaient guère,
Et sans rien dire, au bout de ton pied nu,
Dans la lumière,
Tu balançais ton sabot clair.