Quand le froid vient me saisir, je me mets à réfléchir.

Dans les jours de ma jeunesse, l’été je fauchais le foin,

l’automne je battais le grain, l’hiver je chauffais mes mains.

Je n’ai pas dans ma vieillesse, même un chien qui me caresse

et me chauffe un peu les mains de sa langue de bon chien.

Décembre, toujours décembre. Jamais de feu dans la chambre.

Las ! tous les boutons des portes me sont de glace. Mais qu’importe !

Tous les cœurs me sont de glace. Alors je passe, je passe…

Si je rentre ou si je sors, c’est toujours le même sort.

Mes yeux sont tournés vers l’ombre et dehors je ne rencontre

sur la route que des chagrins, dans les bois que des tourments

même au souffle du printemps. Je rentre et, croisant les mains,

je m’assieds, j’attends un brin que je sente couler mes larmes.

Je chauffe mes mains à mes larmes, puis tâtant cherche mon pain,

puis le froid me ressaisit. Je tombe. Je réfléchis