La rue a ce matin les teintes délicates
De l’humble primevère et du cou des colombes.
Un printanier plaisir dans l’azur se dilate.
— Mais sous tous les chemins gît l’éternelle tombe !
La miroitante rue est renflée, et pareille,
Avec les bleus reflets que la nue y projette,
À ces étranges lieux funèbres où sommeille
L’humanité réduite, oublieuse et muette.
— Je vois l’immense espace et mon vœu ne s’abîme
Qu’en l’exigu séjour où dort ton front timide,
Tant mon pensif esprit, inverse pyramide,
Va de l’ample univers à ta retraite infime !