Tout vêtus de noir, la reine et le roi s’en vont dans le soir, s’en vont par les bois.

Elle a le collier et lui, l’agneau d’or. — « Reprends le collier, notre amour est mort. »

— « Tu m’as aimé, reine, puis-je l’oublier ? Prends cet agneau d’or, garde le collier.

« Taisons, taisons-nous sous la lune blanche. Adieu pour adieu sous les voix des branches. »

Une ombre au château, seule, repassa. Une ombre, un peu d’or fuyaient sous les bois.

Que dirais-je encore qui n’ait été dit sur les amours morts dans les belles nuits ?

Dire que jamais le ciel ne s’accorde avec notre vie et ses fantaisies ?

Aimez, c’est l’orage qui vient en décor. Souffrez, sur nos rages la lune sourit.

Sur nos amours morts, c’est le ciel en or : bel exemple, oh oui, d’amours infinis.

La complainte, ici, se meurt de tristesse. — « Une reine, un roi s’aimaient de tendresse. »

La complainte, ici, se meurt de paresse. — « Mais qu’ils sont petits nos amours terrestres… »