Il était une fois
Un jardin, et j’y vis madame Rosemonde ;
L’air était plein d’oiseaux les plus charmants du monde ;
Quelle ombre dans les bois !

Il était une fois
Une source, et j’y vins boire avec Rosemonde ;
Des naïades passaient, et je voyais sous l’onde
Des perles à leurs doigts.

Il était une fois
Un baiser, qu’en tremblant je pris à Rosemonde.
-Tiens, regarde, ils sont deux, dit une nymphe blonde.
-Non, dit l’autre, ils sont trois.

Il était une fois
Une fleur, qui sortit du cœur de Rosemonde ;
C’est mon âme. Et je brûle, et dans la nuit profonde
J’entends chanter des voix.

Schiedam, 3 août 1861.