Un plein repos favorise nos vœux,
Peuples, chantez la paix qui vous rend tous heureux.

Un plein repos favorise nos vœux,
Chantons, chantons la paix qui vous rend tous heureux.

Charmante paix, delices de la terre,
Fille du Ciel, & mere des plaisirs,
Tu reviens combler nos desirs,
Tu bannis la terreur & les tristes soupirs,
Malheureux enfants de la guerre.

Un plein repos favorise nos vœux,
Chantons, chantons la paix qui nous rend tous heureux.

Tu rends le fils à sa tremblante mere,
Par toy la jeune épouse espere
D’être long-temps unie à son époux aimé ;
De ton retour le Laboureur charmé
Ne craint plus désormais qu’une main étrangère
Moissonne, avant le temps, le champs qu’il a semé.

Tu pares nos jardins d’une grace nouvelle,
Tu rends le jour plus pur, & la terre plus belle.

Un plein repos favorise nos vœux,
Chantons, chantons la paix qui nous rend tous heureux.

Mais, quelle main puissante & secourable
A rapellé du ciel cette Paix adorable ?

Quel Dieu sensible aux vœux de l’univers
A replongé la Discorde aux enfers ?

Déja grondoient les horribles tonnerres
Par qui sont brisez les rempars,
Déja marchoit devant les étendard
Bellonne les cheveux épars,
Et se flatoit d’éterniser les guerres,
Que la fureur souffloit de toutes parts.

Divine Paix, apprend-nous par quels charmes
Un calme si profond succède à tant d’alarmes ?

Un héros, des Mortels l’amour et le plaisir,
Un roi victorieux vous a fait ce loisir.

Un héros, des mortels l’amour et le plaisir,
Un roi victorieux nous a fait ce loisir.

Ses Ennemis offensez de sa gloire,
Vaincus cent fois, et cent fois suppliants,
En leur faveur de nouveau s’oubliants,
Ont osé, dans ses bras, irriter sa victoire.
Qu’ont-ils gagné, ces espoirs orgüeilleux
Qui menaçoient d’armer la terre entiere ?
Ils ont vû de nouveau resserrer leur frontière ;
Ils ont vû ce Roe sourcilleux,
De leur orgüeil l’esperance derniere
De nos champs fortunés devenir la barriere.

Un héros des mortels l’amour et le plaisir,
Un roi victorieux nous a fait ce loisir.

Son bras est craint du couchant à l’Aurore,
La foudre, quand il veut, tombe aux climats gelés,
Et sur les bords par le soleil brûlés :
De son courroux vangeur, sur le rivage more,
La terre fume encore.

Malheureux les ennemis
De ce Prince redoutable !
Heureux les peuples soumis
A son empire équitable !
Chantons, bergers, et nous réjouissons :
Qu’il soit le sujet de nos fêtes.

Le calme dont nous jouissons
N’est plus sujet aux tempêtes.
Chantons, bergers, & nous réjouissons,
Qu’il soit le sujet de nos fêtes.
Le bonheur dont nous jouissons
Le flatte autant que toutes ses conquêtes.

De ces lieux l’éclat et les attraits,
Ces fleurs odorantes,
Ces eaux bondissantes,
Ces ombrages frais,
Sont des dons de ses mains bienfaisantes.
De ces lieux l’éclat et les attraits,
Sont des fruits de ses bienfaits.

Il veut bien quelque fois visiter nos bocages,
Nos jardins ne lui déplaisent pas.
Arbres épais, redoublez vos ombrages;
Fleurs, naissez sous ses pas.

O Ciel ! ô saintes destinées,
Qui prenez soin de ses jours fleurissants,
Retranchez de nos ans,
Pour ajouter à ses années.

Qu’il règne ce héros, qu’il triomphe toujours;
Qu’avec lui soit toujours la paix ou la victoire;
Que le cours de ses ans dure autant que le cours
De la Seine et de la Loire.

Qu’il règne ce héros, qu’il triomphe toujours;
Qu’il vive autant que sa gloire.