Devant un rang de bouleaux,
Et d’humble argile pétrie,
La maison sur la prairie
Rêve en ses troubles carreaux.
Le vent frais se lève et flotte.
Sur le seuil, vague, falote,
Une jeune femme apparaît,
Étend la main vers la prairie
Au vent qui va chasser la pluie,
S’éloigne d’un pas effacé,
Revient avec un homme en blouse.
Tous deux regardent la pelouse,
Les monts brumeux, l’air indolent ;
Ils entendent avec le vent
Le murmure des bouleaux blancs,
Rentrent mélancoliquement.
Elle se penche à la fenêtre,
Ferme les volets. Tout est clos.
L’ombre s’avance et pénètre
Le rang léger des bouleaux ;
On sent que la lune pure
Va derrière la toiture
Naître avec un chant d’oiseau.