A Francis Poulenc, qui a fait chanter ce colloque.

A

D’une Rose mourante
L’ennui penche vers nous ;
Tu n’es pas différente
Dans ton silence doux
De cette fleur mourante ;
Elle se meurt pour nous…
Tu me sembles pareille
À celle dont l’oreille
Était sur mes genoux…
À celle dont l’oreille
Ne m’écoutait jamais
Tu me sembles pareille
À l’autre que j’aimais :
Mais de celle ancienne,
Sa bouche était la mienne.

B

Que me compares-tu
Quelque rose fanée ?
L’amour n’a de vertu
Que fraîche et spontanée…
Mon regard dans le tien
Ne trouve que son bien :
Je m’y vois toute nue :
Mes yeux effaceront
Tes larmes qui seront
D’un souvenir venues…
Si ton désir naquit
Qu’il meure sur ma couche
Et sur mes lèvres qui
T’emporteront la bouche…