Cette église au loin dans la brume
S’envolant des maisons qui fument
Est élevée à la Beauté.
Sous la voûte où l’air calme enroule sa clarté
Que les formes lourdes et rudes
S’affinent dans la solitude ;
Car le jour des vitraux bleutés
Qui vient iriser les sculptures
Est celui du vallon d’été
Tranquille et frais sous la verdure.
Entrons et rêvons,
Entrons nus et purs dans la pâle église
Où l’ombre verdit, s’allonge, s’irise
Et semble un vallon ;
Un vallon avec des colonnes grises
Dont les fûts légers montent sur les murs
Aux vitraux d’azur.
Soyons nus et purs ;
Le monde est un rêve
Et sa lueur brève
Tombe de ces murs.
Ici pas d’habits,
Livres ou surplis ;
Venez nus et purs dans le vaste espace
En tenant des lis,
Comme un rêve lent de beauté qui passe.