Vous qui n’avez jamais parlé
Dans notre monde désolé,
N’apprenez pas la langue austère
Ni les durs sanglots de la terre.

Envolez-vous, mais, par pitié,
De nos pleurs portez la moitié
Dans le manteau bleu de la Vierge,
Et nous brûlerons un beau cierge
Au pied de votre blanc berceau,
Pour que l’arbre et son arbrisseau
Revivent aux montagnes pures,
Loin des autans, loin des souillures,

Loin de ce monde désolé,
Où vous n’avez jamais parlé.