Dans une eau colorée en bleu que les cytises
D’un jour d’or teignent d’un doux métal miraculeux,
Un grand vaisseau dresse ses mâts vertigineux
Que l’abîme d’en haut reçoit ; le jour attise
Ce qui reste de jour. Le ciel est las
De colorer et de pâlir les falbalas
Que le vaisseau porte accrochés à sa mâture
Et d’imprégner les eaux amères de teintures
Arrachées à la fleur du jour qui s’exila,
Ce qui rend les eaux malades et le jour froid
Et trouble, et fait apparaître ainsi qu’un songe
Le grand navire éperdument qui se prolonge
Dans les vagues amoncelées de haut en bas.