Douce fierté des cœurs, grâce noble des choses
Qui brillent dans les yeux, les velours et les bois,
Beau langage élevé du maintien et des poses
— Héréditaire orgueil des femmes et des rois ! —,
Tu triomphes, Van Dyck, prince des gestes calmes,
Dans tous les êtres beaux qui vont bientôt mourir,
Dans toute belle main qui sait encor s’ouvrir ;
Sans s’en douter, — qu’importe ? — elle te tend les palmes !
Halte de cavaliers, sous les pins, près des flots
Calmes comme eux — comme eux bien proches des sanglots — ;
Enfants royaux déjà magnifiques et graves,
Vêtements résignés, chapeaux à plumes braves,
Et bijoux en qui pleure — onde à travers les flammes —
L’amertume des pleurs dont sont pleines les âmes
Trop hautaines pour les laisser monter aux yeux ;
Et toi par-dessus tous, promeneur précieux,
En chemise bleu pâle, une main à la hanche,
Dans l’autre un fruit feuillu détaché de la branche,
Je rêve sans comprendre à ton geste et tes yeux :
Debout, mais reposé, dans cet obscur asile,
Duc de Richmond, ô jeune sage ! — ou charmant fou ? —
Je te reviens toujours : Un saphir, à ton cou,
A des feux aussi doux que ton regard tranquille.