Oh, la nuit d’été tropical !
Des atolls d’étincellements émergeant d’abîmes bleuâtres !
Le Crucero flamboyant !
Oh, m’étendre sur le pont d’un grand navire
En route vers l’Insulinde,
Nu, et béer à l’infini béant sur moi.
(Mon cœur d’enfant abandonné, ô cher malade,
Mon cœur serait content de ta main à presser,
Dans cette ombre en feu des nuits
Éblouissantes où je voudrais pouvoir m’envoler.)
Sur les navires d’autrefois, tout pavoisés,
Dont la poupe était un palais aux cents fenêtres dorées,
Et que surmontait un Himalaya de toiles,
On n’avait pas, ininterrompue, cette palpitation des étoiles,
Cette vision de la Création, immensément
Silencieuse — sur la tête, tout déroulé, le firmament.
Je désire un matin de printemps, un peu grisâtre, dans la chambre d’hôtel,
La fenêtre ouverte en coin sur la rue de Noailles, à l’air frais,
Et voir là-bas (cinq heures, pas encore de tramways)
Le calme Vieux-Port et les bateaux du Château d’If.