Hé ! donn’-moi ta bouche, hé ! ma jolie fraise ! L’aube a mis des frais’s plein nout’ horizon. Garde tes dindons, moi mes porcs, Thérèse. Ne r’pouss’ pas du pied mes petits cochons.
Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! si tu n’ m’aimes point, c’est moi qui t’aim’rons. L’un tient le couteau, l’autre la cuiller : la vie, c’est toujours les mêmes chansons.
Pour sauter le gros sourceau d’ pierre en pierre, comme tous les jours mes bras t’enlèv’ront. Nos dindes, nos truies nous suivront légères. Ne r’pouss’ pas du pied mes petits cochons.
Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! si tu n’ m’aimes point, c’est moi qui t’aim’rons. Je sais bien, Thérèse, que ton cœur est fier. La vie, c’est toujours les mêmes chansons.
J’ai tant de respect pour ton cœur, Thérèse, et pour tes dindons. Hé ! ma jolie fraise, quand nous nous aimons, quand nous nous fâchons, ne r’pouss’ pas du pied mes petits cochons.
La vie, c’est toujours les mêmes chansons. La vie, c’est toujours amour et misère. Si tu n’ m’y aimes plus, moi je t’y aim’rons — va, comme hier ! comme hier ! comme hier !