Perle d’argent, ma perle au cœur du bois sauvage, ô petite clairière ombrée par le feuillage de trois saules berçant leur cime où l’air ramage, et d’une eau vive, traversée comme d’un songe, tous les matins, laissant mon panier plein d’oronges au bord de ton ruisseau, près des reflets du jour, je m’allonge sur l’herbe où j’oublie mes amours ; tu m’accueilles ; je viens, ô petite clairière, dans une ombre argentée, dans ta faible lumière, apprendre à rêver seul, à cueillir sur ma manche le papillon noisette ou pourpre ou bleu des anges.