VII
Vols éployés des migrateurs, ah vols,
vols vers quelque nulle part envolés,
envolées vers plus d’ombre et de repos sous plus d’arbres,
arbres aux feuilles plus bénignes, ou plus de vols
de calmes tourterelles ou d’oiselets de rêve
se posent en repos de pattes roses,
vols épars dans les automnes qui se parent
comme du charme d’une mort factice d’âme sans alarme
sous les larmes muettes des cieux plus graves en leur rêve
Vols aux muettes rapidités
Gyres des mouettes autour des phares,
vols répercutés
au ras du sommeil des mers et des cathédrales des cités,
vols en silence percés d’une strideur de fanfare
que les vieux guides, les plus blessés
poussent en passant sur le front des cités
où les douleurs de leur mémoire s’égarent.
Ah tristesse ! passer et repasser.
Si par quelque ciel sous un soleil plus élargi
les micas du soleil appesanti sur la lande
étendent
un manteau d’oasis plus languides sur la léthargie
des landes en semis de pauvres tentes,
ah ! si quelque Floride
vers les bâtons brisés et les pas appesantis
des voyageurs en tristesse lente
mire le reflet des fontaines de jeunesse pour leurs rides
il n’est qu’erreur et lumière en magie.
Ah ! tristesse, passer et repasser.
La vie d’ombre près du sommeil et le sommeil en léthargie,
La vie qui meurt à tout pleur et douleur qui dure un pleur,
la vie d’ambre d’une heure qui fuit vers l’aride des rides, —
la vie vite époumonnant l’étalon sans brides
Ah ! toute semblance de vivre,
sur le fond morne d’une heure éphémère, passer et repasser
Vols migrateurs, vols vers la mort,
regrets de tant de lenteurs vers la dernière mort.