IV

Quand le roi vint à sa tour
la belle vint lui dire — Ah, Roi

Ni les épouses de tes vizirs qui s’entr’ouvrent sous tes regards
ni les lointaines exilées qui pleurent les forêts barbares
ne décèlent les inconnus que dénouent mes bras tour à tour

Loin de toi souffrir est dur aux fleurs de l’âme
l’âme pâtit d’appels inutiles et languit ;
ce coffret de saveurs à toi, mon corps, prends-le pour toi ;
que tes mains bénissent mon front incliné

De la tour le roi répondit :

Ce rêve que tu vins tendre tes lèvres courtes
toutes les âmes de mon être l’attendaient en habits de fête ;
pour tes lèvres et l’escorte de décors de ton rêve
les tapis sont prêts et les lampes veillent et les vœux attendent.
que tardais-tu, en rires perdus, où dormais-tu ?

Quand le roi dormit sur la tour, la belle triste frissonna

Si tu ne savais pas que c’est errance et trêve
le pauvre instant d’amour endormeur du remords
je sais qu’il lui faut être unique et comme en rêve
et je vais vers les ombres apâlies de la mort.