Italienne aux bras d’un Prince de Bavière
Dont l’œil triste et glacé s’enchante à sa langueur !
Dans ses jardins frileux il tient contre son cœur
Ses seins mûris à l’ombre, où têter la lumière.

Sa tendre âme allemande, — un si profond soupir ! —
Goûte enfin la paresse ardente d’être aimée,
Il livre aux mains trop faibles pour le retenir
Le rayonnant espoir de sa tête charmée.

Chérubin, Don Juan ! loin de l’oubli qui fane
Debout dans les parfums tant il foula de fleurs
Que le vent dispersa sans en sécher les pleurs
Des jardins andalous aux tombes de Toscane !

Dans le parc allemand où brument les ennuis,
L’Italienne encore est reine de la nuit.
son haleine y fait l’air doux et spirituel
Et sa Flûte enchantée égoutte avec amour
Dans l’ombre chaude encor des adieux d’un beau jour
La fraîcheur des sorbets, des baisers et du ciel.