Je rêve un soir aux calices chargés d’oiseaux
Où la myrrhe brûlant au sein des vasques bleues
Étincelle comme un rubis ; et les cheveux
Roses du vent s’emmêlent à la chevelure des roseaux.

Au fond des vieux palais incrustés de pierreries
Les oiseaux ont planté leur bec. Et leurs plumages
D’argent se moirent des reflets des magiques feuillages
D’un soir d’automne plein de colombes enfuies.

Et des oiseaux vivants rêvent sur les jets d’eau
Ils rêvent aux vaisseaux des nuages qui passent
Et trouvent sur les flots empourprés de l’espace
Des habits plus beaux que leurs plumages triomphaux.

Et ces oiseaux ont de violettes chamarrures
Et quand ils chantent au sein des feuillages enchantés
Un cri s’exhale en la royale immensité
Avec un son plus éclatant que leur parure.

Et des femmes lourdes de pourpre et de passion
Les seins lourds des oiseaux d’or vert qui les agrafent
S’attardent longuement aux gothiques terrasses
Rêvant aux Chevaux d’or qui mangent l’horizon,

Et les oiseaux royaux pleurent au fond du soir
Plus doucement qu’au sein des vasques désolées
Les jets d’eau soupiraient leurs âmes en allées
Mystérieusement aux étoiles du soir.