I
Le Savetier
Hors de la poix rien à faire,
Le lys naît blanc, comme odeur
Simplement je le préfère
À ce bon raccommodeur.
Il va de cuir à ma paire
Adjoindre plus que je n’eus
Jamais, cela désespère
Un besoin de talons nus.
Son marteau qui ne dévie
Fixe de clous gouailleurs
Sur la semelle l’envie
Toujours conduisant ailleurs.
Il recréerait des souliers,
Ô pieds, si vous le vouliez !
II
La Marchande d’herbes aromatiques
Ta paille azur de lavandes,
Ne crois pas avec ce cil
Osé que tu me la vendes
Comme à l’hypocrite s’il
En tapisse la muraille
De lieux les absolus lieux
Pour le ventre qui se raille
Renaître aux sentiments bleus.
Mieux entre une envahissante
Chevelure ici mets-la
Que le brin salubre y sente,
Zéphirine, Paméla
Ou conduise vers l’époux
Les prémices de tes poux.
III
Le Cantonnier
Ces cailloux, tu les nivelles
Et c’est, comme troubadour,
Un cube aussi de cervelles
Qu’il me faut ouvrir par jour.
IV
Le Marchand d’ail et d’oignons
L’ennui d’aller en visite
Avec l’ail nous l’éloignons.
L’élégie au pleur hésite
Peu si je fends des oignons.
V
La Femme de l’ouvrier
La femme, l’enfant, la soupe
En chemin pour le carrier
Le complimentent qu’il coupe
Dans l’us de se marier.
VI
Le Vitrier
Le pur soleil qui remise
Trop d’éclat pour l’y trier
Ôte ébloui sa chemise
Sur le dos du vitrier.
VII
Le Crieur d’imprimés
Toujours, n’importe le titre,
Sans même s’enrhumer au
Dégel, ce gai siffle-litre
Crie un premier numéro.
VIII
La Marchande d’habits
Le vif œil dont tu regardes
Jusques à leur contenu
Me sépare de mes hardes
Et comme un dieu je vais nu.