— Qu’es-tu, pèlerin ? — Je me nomme
Celui qui pleure. — En vérité,
Viens avec nous. — Je suis un homme
Par une main d’ombre arrêté.

— Viens ! — Non. — Les ans t’ont fait débile.
Pourquoi, l’œil ouvert à demi,
Restes-tu dans l’ombre, immobile ?
— Une pierre me tient, ami.

— Ton âme de nuit est vêtue.
Seul, debout, n’as-tu pas l’effroi
D’un lent changement en statue ?
— La terre sombre monte en moi.

— Que fais-tu là ? Viens. Le soir tombe,
Le vent souffle en tes cheveux gris.
— J’attends que se rouvre une tombe
Où le bas de ma robe est pris.

26 août.
Route d’Aix-la-Chapelle à Düren.